Adapter un manga dont le comique repose sur une même structure, c’est risqué de tomber dans la répétition. Surtout quand il s’agit d’un gag dont les chapitres ne font qu’une dizaine de pages au plus.
Tiré du manga écrit par Robinson Haruhara et illustré par Hirakei, le récit met en scène le conflit éternel opposant le royaume des humains face à celui des démons. Mais, ce n’est pas très important, retenez plutôt que la princesse humaine, aussi Commandante de la Troisième Légion de l’Armée Impériale, a été faite prisonnière.
Désormais sous le joug de l’ennemi, elle doit se plier à d’intenses séances de torture visant à de lui faire dévoiler des secrets décisifs pour remporter la guerre. De terribles supplices lui sont infligés, tels que lui faire miroiter de délicieux plats ou des activités diablement adorables.
Clairement, *’Tis Time for “Torture,” Princess *n’est pas là pour être cohérent ni logique. Son lore s’étoffe autant qu’il s’effondre au fil des épisodes, mais c’est pour le mieux.
La série se présente davantage comme un immense bac à sable humoristique où les auteurs peuvent faire à peu près tout ce qu’ils veulent (pensées pour cet épisode où tout le monde rajeunit, uniquement justifié par un « oups désolé accident de laboratoire ^^ »). Les « failles » du récit appuient l’absurdité ambiante, avec des passages dans lesquels la Princesse va avouer un secret sans que cela soit une issue logique de sa « torture ».
Dans la même idée, il y a la manière dont le Roi Démon (lui-même) réfute l’intégralité des informations récoltées par une raison absurdement logique ou tout simplement empathique. Elle se soulage d’un maximum de limites tout en gardant un minimum de cadre avec le concept des tortures quotidiennes, mais dont l’exécution peut être tournée dans n’importe quel sens.
Une construction passant par une multiplication inévitable des personnages, mais faite ici avec intelligence. Chacun apporte sa personnalité et occupe un rôle bien précis.
Si celui de Torture est pour les tortures « classiques », Krall va impliquer celles avec des animaux, Yuki et Inki pour celles de jeux adolescents… L’écriture définit chaque personnage selon un stéréotype clairement défini, et par ce biais qu’elle permet d’apporter justement de la cohérence à son joyeux bazar. Puis il y a la brillante idée de faire du Roi-Démon la personne la plus bienveillante de l’existence.
Peu importe le contexte, la chute est toujours la même. Cela peut sonner répétitif, car ça l’est, dans l’idée tout du moins.
Parce que dans les faits, on n’est jamais lassé par l’humour de l’anime qui sait toujours amener ce petit plus pour surprendre. Son concept, basé sur la redondance, et son format, basé sur un enchainement de sketchs, laisse craindre une lassitude grandissante dans un format épisode de 25 épisodiques pas toujours adapté.
L’anime s’en sort étonnamment bien avec un rythme maitrisé. Les épisodes sont bien construits avec soit une bonne variété dans les gags, soit en les réunissant par thématique (comme celui de la fête du sport).
Au final, on ne s’ennuie jamais et on attend plutôt de voir dans quel délire on va être emmené par la suite. Il y avait déjà une bonne base dans le manga avec la jolie patte de Hirakei, le dessinateur du manga.
Et là-dessus, les animateurs s’y sont donnés à cœur joie tant l’anime regorge de séquences vives et expressives. Une débauche de talents permettant d’appuyer avec intensité l’humour chaotique.
Enfin, le beau travail sur les environnements aide la série à poser son cadre, en plus d’avoir des décors charmants. Son humour bordélique au possible est tordant et sait brillamment se renouveler en permanence pour toujours prendre le spectateur par surprise.
C’est aussi au top visuellement, faisant de l’anime un bonbon autant pour le cœur que pour les yeux. La nouvelle d’une saison 2 est ainsi accueillie avec la plus grande joie, et en attendant sa diffusion, on peut toujours se jeter sur le manga disponible sur Manga Plus (en anglais) !