A une époque où les jeux coûtent de plus en plus cher à produire, les éditeurs prenant de plus en plus de risques, le blockbuster triple AAA a logiquement perdu cette fraîcheur qui caractérisait ce si jeune et déjà si puissant médium. Dans ce contexte, c’est alors dans les productions plus mesurées, dites AA, que l’on peut retrouver cette prise de risque et cette âme d’antan. Tales of Kenzera : ZAU s’impose comme un jeu d’auteur et ce dès même sa première annonce aux derniers Game Awards (2023) quand Abubakar Salim, créateur et directeur du jeu, est monté sur la célèbre scène de Geoff Keighley pour nous parler de son défunt papa.
Tales of Kenzera : ZAU nous narre aussi l’histoire d’un héros dont le père vient de mourir et qu’il faudra libérer des châtiments de la tombe. Développé par Surgent Studios et édité par EA Originals, la branche « indie » d’Electronic Arts, Tales of Kenzera : ZAU profite des moyens considérables d’Electronic Arts, tout en cultivant ce côté « indie » et la vision d’auteur du jeu. Le jeu dispose de deux pistes audio, l’une en anglais et l’autre en Swahili pour encore plus d’authenticité, et nous avons privilégié cette dernière.
Les finitions sont superbes, les effets visuels sont nombreux et la technique est impeccable. L’usage de couleurs et de décors inspirant la peur, l’anxiété, la douleur et l’acceptation la rendant plus singulière, presque plus libre et donc déjà plus marquante. Les thèmes musicaux, enregistrés sur la mythique Abbey Road, utilisent des instruments africains et confèrent au jeu une vibe prononcée et assez unique.
C’est l’entièreté du premier acte du jeu, qui semble en compter quatre, que nous avons parcouru à l’occasion de cette preview. Zau est équipé de deux masques. Le masque de la Lune et le masque du Soleil qui sont au centre des affrontements.
Le premier est très efficace à distance alors que le second est plutôt à utiliser au corps à corps. Commercialisé au prix de 19,99€, Tales of Kenzera : ZAU est un véritable metroidvania mettant l’accent sur les combats et l’exploration avec des systèmes de jeu qui sont, pour le moment, très bien imbriqués. Ajoutez à cela une direction artistique unique et une vision d’auteur à la fois profonde et omniprésente et vous obtenez ce qui pourrait être une nouvelle pépite d’un genre très à la mode.
On imagine cependant mal ZAU nous surprendre, même si on attend que cela. A voir, désormais, si la suite de l’aventure en Kenzera reste aussi marquante dans ses thèmes et dans l’émotion, et si rien ne gache le plaisir du gameplay.